Une arrivée, des soucis. [Libre]

Après avoir quitté son taxi temporaire, ( ici ), Nance soufflait. Il était en face du nouveau pensionnat, enfin. Son voyage n'était pas si long que cela, mais la neige l'avait retardé. Cette dernière n'affectait Nance en aucun cas, que ce soit sa température, ou sa simple présence. Marchant dedans aisément, il n'entendait que les crissements de ses pas sur le tapis blanc et divers bruits sans importance. C’était le calme plat, presque amusant pour Nance, qui venait de quitter l’une des plus grandes villes.

Arrivée au portail, il regarda d’abord si aucun interphone n’était accessible, histoire de ne pas faire de bourdes dès le départ. Toutes paperasses ayant déjà été effectués, il ne lui resta plus qu’à aller dans sa chambre, avant de visiter. Enfin, pour le moment, il était devant la grille, qu’il poussa doucement, sans entrer. Un petit vent vint balayer le peu de neige volatile, tandis que le reste restait sagement au sol, pour montrer sa blancheur au monde entier. Même si on n’était pas dans le plus connu des coins.

Avant même qu’il ne put faire un pas, un craquement soudain cassa le silence : au ralenti, Nance vit son amulette se fissurer, puis se casser inégalement en deux, dégringolant le torse et avant de s’enfoncer dans la neige sans bruit. Il venait de perdre l’un des liens de sa mère.


"- Merde.
- Hmppf "se mit à faire Lloyd dans le sac.


Mais, il savait aussi que cela impliquait autre chose : Une fraicheur familière se faisait sentir dans tout le corps de Nance tandis qu’une bosse se faisait sentir à l’arrière de son pantalon. Une queue de glace, scintillant comme des bijoux, mais pourtant sans bruit, passa au dessus de l’élastique de son caleçon et par-dessus le pantalon, sans faire de trou, heureusement. Nance fit craquer ses cervicales, non pour montrer un machisme inexistant, mais parce qu’il ne se sentait plus restreint, ce qui était presque relaxant.

Ramassant les débris, il ne savait pas comment réagir entre joie de ne pas être brider et malheur d’avoir perdu l’un des trois liens de sa mère, les deux autres étant Lloyd, endormi dans le sac et le grimoire, à coté de Lloyd. Il zappa finalement tout cela et entra dans le lieu et une autre surprise l’attendait : à peine rentrer, il sentit que son pouvoir diminuait, sans pour autant se sentir affaibli, comme s’il avait une conscience et qu’il se calmait de lui-même. La queue de glace ne partait pas pour autant, mais il savait que dans l’état auquel il était à cet instant était presque bénéfique car comme ça, il ne créera pas de givres ou de patinoires à travers le pensionnat.

Sans comprendre ce qu’il s’était réellement passé, il referma le portail et se dirigea vers la porte, la fameuse porte, auquel il n’allait surement traverser que pour sortir en excursion, ou autres. Il tourna la poignée sans même frapper et referma la porte. Sans cacher sa queue, il l’enroula malgré tout autour de son jean blanc, comme pour la masquer, tandis qu’il remonta son col blanc. Il portait un pull blanc, par-dessus une chemise blanche, auquel il aurait bien aimé laisser apparaître, mais un adolescent se baladant en chemise courte dans la neige, ça faisait tache, même si elle était blanche.

Réveillant Lloyd, il le déposa d’abord sur son épaule, avant que ce dernier décide de lui-même d’aller au sol et s’étira longuement. Arrivé à destination, il voulut explorer la suite, si Nance ne s’était pas déjà dirigé vers le panneau d’affichage et regardait la carte avec appréhension, tenant son sac en bandoulière d’une main. Ce dernier ne s’aperçut qu’ils n’étaient pas seuls qu’en entendant du bruit.

Hagosan se promenait beaucoup durant son temps libre. Elle espérait toujours croiser Jilkan, qui lui avait promit d'arriver bientôt. Ainsi elle passait beaucoup d'heures dans le hall, bouquinant, dessinant, ou jouant avec Lita qui l'avait enfin rejointe. Quand elle n'était pas en cours ou avec Olbreo, elle s'ennuyait plutôt pas mal. C'est ainsi qu'elle s'était endormie sur un des fauteuils du hall, un livre posé sur le visage. Lita était certainement partie piquer du poisson au réfectoire.
Pas un seul bruit ne venait briser le silence qui régnait en ces lieux. C'était d'ailleurs étrange qu'on n'entende aucune parole, aucun rire d'adolescent, ni même un bruit de pas alentours. Hagosan bougeait beaucoup dans son sommeil et finit par se retrouver tête en bas, jambes sur le dossier. Cette acrobatie fit bien évidemment tomber son livre qui claqua bruyamment sur le sol. Hagosan bondit et se retrouva debout en une demi-seconde, face à l'entrée. Quelqu'un venait d'entrer, elle en était sûre! Mais cette personne avait déjà bougé. La jeune femme espéra que c'était Jilkan, et qu'elle s'était cachée pour lui faire une blague. Elle fit un tour sur elle-même et découvrit vite avec déception que ce n'était pas du tout son amie qui était arrivée...
Elle soupira, ramassa son livre et s'apprêta à remonter dans sa chambre. Lita revint à ce moment, un morceau de saumon à la gueule et se posa sur l'épaule de sa maîtresse qui appréciait toujours la légèreté de l'animal. Toutes deux commencèrent à fixer le nouvel arrivant avec curiosité. Hagosan avait souvent vu des personnes aux looks extravagants, mais elle ne se souvenait pas avoir déjà vu quelqu'un habillé uniquement de blanc avec des cheveux de la même couleur.

*Kamui les a bien argentés mais plus sombres; et avec des reflets violets.... Ce garçon là est vraiment... éblouissant!* pensa-t-elle e plissant un peu les yeux.

Le jeune homme regardait l'immense plan du pensionnat. Il était lui aussi accompagné d'un animal étrange. Un genre de peluche de... lion? Hagosan regarda Lita d'un air interrogateur mais la petite chatte était bien trop occupée à dévorer son saumon. Alors l'étudiante approcha doucement et s'éclaircit la gorge.

- Salut! Tu as l'ai perdu, tu viens d'arriver? lui demanda-t-elle en souriant largement.

Bien évidemment, elle n'avait pas remarqué la queue de glace enroulée autour du pantalon du nouveau.

- Salut! Tu as l'air perdu, tu viens d'arriver?

Faisant volte face, Nance faisait face à … une fille. Au premier coup d’œil, une simple fille, mais en réalité une jeune femme, aussi grande que Nance, mais son âge était difficilement devinable. 17 ? 19ans ? C’était pas le plus important, mais il planta son regard dans le sien, pour voir des yeux de couleurs différents. Comme les loups du Pôle Nord ? Se rappelant qu’un geste de ce genre était impoli, il détourna le regard. Un chat trônait sur son épaule avec un reste de poissons dans la gueule tandis qu’un livre se baladait dans sa main.

- Moi c’est Nance. En effet, je recherche ma chambre, faudrait que je m’y repose un peu.

Le voyage l’avait plus fatigué qu’il ne le pensait, mais la sensation de liberté était tellement jouissive qu’il ne put s’empêcher de lâcher un petit sourire. Regardant autour de lui, il se demandait si des escaliers étaient proches ?

- Les chambres sont dans quels bâtiments ?

Lloyd en profitant pour sortir complétement du sac, sans omettre l’idée de le refermer, empêcher toute personne de voir le livre et les quelques affaires de Nance. S’étirant comme s’il revenait d’un coma, il regarda autour de lui avant de lever la main en signe de bienvenue. Il savait au moins que c’était eux les nouveaux ? Mais le regard de Lloyd était toujours le même. Un regard sans joie, ou plutôt, un regard dont la chaleur semblait avoir quitté, depuis l’incident. D’un autre coté, celui de Nance n’était pas mieux, ils faisaient la pair ces deux la.
Lloyd faisait comprendre à Nance qu’il avait faim. Il ne perdait pas ses habitudes au moins, même muet. Il ira faire un tour au réfectoire après avoir visiter sa première vraie demeure.

La jeune femme était plus sociale qu’il ne l’avait pensé. Elle lui proposa donc de l’amener à sa chambre après avoir rendu le salut à Lloyd. Ce dernier semblait déjà content d’avoir fais une rencontre, ce qui était pas mal pour le motiver à retrouver la joie. Tout en la suivant, il se demandait s’il existait une liberté des pouvoirs, ou à l’inverse, une restriction auquel ils devraient s’y tenir, comme un règlement.
Brisant le silence qui s’était installé, la japonaise lui posa plusieurs questions d’affilés, qui étaient assez difficile à répondre, d’autant plus que Nance n’avait pas encore son nom.

- Alors, Nance, tu viens de loin? Tu as l'air encore très jeune, tu as voyagé seul? Ca n'a pas du être très facile avec toute cette neige...
- De loin, oui assez, mais je suis habitué à cette solitude et aux voyages, donc la neige ne m’a pas tué. A mon tour, puisqu’on en est à ce point, tu as un nom ?

Heureusement qu’elle en a un, sinon la pauvre … Mais bon, une info contre une autre, ça se valait. Surtout qu’il n’avait pas précisé ses origines, d’une simple maison de campagne à … cet endroit. En répondant, son regard semblait s’être éloigné, comme de la nostalgie. Il regardait chaque détail, chaque marche, chaque mur, lui rappelant son ancien lieu résidentiel. C’était tellement bon d’y vivre la bas.
Sans grossièreté apparente, Lloyd sauta pour atterrir sur l’épaule inoccupée de sa guide et voulut caresser le chat qui comportait deux petites ailes, que Nance n’avait même pas remarqué. Apparemment, certaines créatures mythiques étaient existantes, il espérait cependant ne pas croiser Godzilla ou quelque chose du genre.
Arrivé en haut des marches, Nance suivait toujours la demoiselle qui marchait dans un couloir sobre, mais joliment décoré. Nance qui s’intéressait à la déco ? JAMAIS.

Pendant qu'il marchait et discutait, Nance demanda finalement à Hagosan quel était son nom. Elle rougit instantanément et s'arrêta pour s'incliner le plus bas possible.

- Gomeeeeen!! J'ai complètement oublié de me présenteeeer!! Elle reprit son souffle et se redressa. Je m'appelle Hagosan Asukanai! Enchantée Nance! Et voici Lita. C'est une petite chatte ailée que j'ai recueillie quand la dimension parallèle s'est détraquée.

Evidemment, Nance ne comprenait pas de quoi Hagosan pouvait bien parler. Cette dernière lui raconta alors comment fonctionnait l'entraînement des pouvoirs: les élèves se rendent dans la dimension parallèle, affronter leurs peurs et leurs souvenirs négatifs; car le monde dans lequel l'élève débarque est uniquement créé à partir de ce qui se trouve dans sa tête. Hagosan raconta à Nance qu'elle avait débarqué dans la prison dans laquelle se trouvait son frère et qu'elle voyait tous ses amis se faire dévorer par des zombies. Ensuite c'était son frère qu'elle perdait encore. Puis elle s'était retrouvée dans un immense champ de fleur. Elle retrouvait son frère et sa défunte mère qui lu offrit sa réserve d'âme.

- En fait, la réserve d'âme est importante pour progresser car elle permet d'utiliser ton pouvoir plus longtemps et avec plus de puissance. Certains obtiennent cette réserve en s'entraînant mais ça prend des années! Grâce à la dimension parallèle ça ne dure que quelques heures! Dans notre monde en tout cas.

Hagosan aimait bien tout expliquer à Nance comme ça. Elle espérait juste ne pas trop l'ennuyer car elle savait bien qu'il était fatigué. Son attention se reporta sur l'étrange animal qui accompagnait le jeune homme.

- Comment s'appelle ton compagnon? Il est mignon on dirait un petit lion!

Subitement consciente de son manque d'information, elle s’abaissa, en s’excusant :

- Gomeeeeen!! J'ai complètement oublié de me présenteeeer!! Je m'appelle Hagosan Asukanai! Enchantée Nance! Et voici Lita. C'est une petite chatte ailée que j'ai recueillie quand la dimension parallèle s'est détraquée.

Presque surpris par une telle réaction, il répondit :

- Ce… n’est rien. Yop à toutes les deux. Mais une dimension ?

Nance ouvrit grande ses oreilles pour réceptionner le plus d’informations. Une dimension utilisée pour augmenter la capacité de leurs pouvoirs en utilisant leurs peurs. Ça devait être un excellent moyen pour l’entrainement, c’est sacrément bien pensé, à vrai dire. Mais le truc de « réserve d’âme », il ne comprit pas trop, mais ce n’était qu’un détail, car tout semblait flou. Quelque chose l’avait interpellé. Affronter ses peurs. Affronter… Une image, comme un flash apparu, un reste de château qui s’enflammait et se détruisait, un hurlement monstrueux, sans précédent, d’un Démon, dont la simple présence était effroyable. Il frappait, frappait, frappait, frappait, frappait tellement fort, que Nance s’était envolé comme une pâquerette à son dernier coup et rigolait et frappait, chaque coup résonnait dans le cerveau de Nance, puis Lloyd apparut et le Démon frappait un dernier coup, avant l’inconscience.

Nance était encore en face de la fille, qui bougeait ses lèvres en montrant du doigt. Elle lui parlait. Elle … disait quelque chose. Devenu plus pâle que jamais, une perle de sueur se créa, en engendra plusieurs dont une qui descendait sa colonne et l’autre qui le titillait sur sa tempe. Le regard interrogateur de la jeune femme semblait signifier une incompréhension à son égard. Complètement paralysé, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas eu un souvenir aussi précis et net, il pouvait presque sentir ses os craqués à chaque coup qu’il recevait, sa glace s’émietter…
Une petite main se posa sur sa joue, le faisant sursauter. C’était Lloyd, qui le regardait de son habituel regard. Soufflant un coup, il expira, s’essuya le front et puis annonça :

- Désolé, j’étais ailleurs, tu disais ?

Complètement merdique comme excuse, mais il s’en foutait royalement. Un souvenir qui revenait d’une telle force n’était pas de bonne augure et pourtant, elle avait bien précisé que c’était affronter ses peurs, donc rien de réel, normalement.

Nance avait soudainement décroché du récit de Hagosan qui ne le remarqua même pas. Trop heureuse d'avoir de la compagnie elle avait parlé sans interruption. Quand elle eut finit, elle se rendit enfin compte que Nance avait le regard vite et suait. Elle le fixa avec étonnement et il s'excusa.

Tu n'as pas à t'excuser voyons! Tu as fait une longue route, et voilà que je te parle dans arrêt au lieu de te laisser te reposer. Ce serait plutôt à moi de m'excuser, dit-elle en souriant.

Ils continuèrent de marcher en silence. Hagosan lançait de temps à autre un regard inquiet au jeune homme. Etait-il malade? La japonaise espérait que non, elle culpabiliserait beaucoup si c'était le cas! Elle laissa tomber son envie de connaître un peu mieux l'espèce de lion qui accompagnait Nance.
Ils arrivèrent enfin au deuxième étage. Hagosan était loin d'être épuisée, ce qui ne semblait pas être le cas du nouveau. Ils arpentèrent le couloir à la recherche de sa chambre. Elle était bien évidemment au fond du couloir...

Tiens, regarde! s'exclama Hagosan avec plus d'entrain qu'il ne fallait pour un "évènement" de ce genre. Tu as la chambre numéro dix! Tu es seul pour le moment on dirait, ajouta-t-elle en pointant la petite plaque à côté de la porte, qui n'indiquait qu'un seul nom. Tu auras certainement de la compagnie plus tard! Les élèves sont souvent placés par ordre d'arrivée.

Elle ouvrit elle-même la porte pour la tenir à Nance qui entra.

Bon eh bien... Te voilà arrivé, tu vas enfin pouvoir te reposer sans avoir à supporter ma voix, dit-elle avec humour.

Il est vrai que Hagosan parle beaucoup, mais comme personne ne lui fait la remarque, elle a parfois du mal à se contenir de son propre chef.

« -Tu n'as pas à t'excuser voyons! Tu as fait une longue route, et voilà que je te parle dans arrêt au lieu de te laisser te reposer. Ce serait plutôt à moi de m'excuser.
- Mais non, t’inquiètes pas pour ça ! T’me dérange pas. »

Il avait presque parlé fort, mécontent qu’elle ait mal interprété son manque d’intérêt pour la discussion, puis se radoucit en pensant qu’elle ne savait rien. Mais elle l’aidait, lui, un inconnu, malgré le fait qu’ils étaient dans le même établissement, il avait tout de même une queue de glace, Nance s’y était habitué après ces quelques années d’existence, mais c’était la première à ne pas en faire l’allusion, comme si elle s’en foutait royalement, ou simplement qu’elle ne l’avait pas vu, ce qui était différent. Mais il la trouvait assez marrante, à gesticuler dans tous les sens, débordante de vie et d’énergie, son air de jeune fille malgré l’âge incertain qu’elle dégage, sa façon de croquer la vie était presque contaminant, vu que Lloyd s’était redressé sur ses deux petites jambes et la regardait avec des yeux ronds avant de sauter sur son épaule opposé au chat, comme pour montrer son affection potentielle.
Arrivé au fond du couloir, Hagosan montra la porte d’un geste et commenta :

« Tiens, regarde! Tu as la chambre numéro dix ! Tu es seul pour le moment on dirait.
Dit-elle en montrant une petite plaque portant son nom.
Tu auras certainement de la compagnie plus tard ! Les élèves sont souvent placés par ordre d'arrivée.
- Merci pour ton aide, j’espère ne pas avoir dérangé. »

En guise de réponse, elle ouvrit sa porte et Nance, presque intimidé par autant de sociabilité, hésita à rentrer. Hagosan l’aidait beaucoup, des relations humaines n’étaient pas ce que Nance avait le plus vu au cours de sa jeune vie, il était presque difficile pour lui de savoir exprimer des sentiments, ayant déjà du mal à comprendre les autres. Cette dernière prononça une phrase sur sa façon de parler, faisant rétorquer Nance :

« - Dis pas de bêtises, tu ne me connais pas, tu m’aides et c’est moi qui devrait me plaindre ? Merci beaucoup pour ça »

Il termina sa phrase par un faible sourire, mais un vrai. Ça faisait tellement longtemps que Nance avait pas sourit qu’on aurait presque pu voir une toile d’araignée sur le bout de ses lèvres, ou un peu de gel. En tout cas, Lloyd ne semblait pas vouloir quitter l’épaule d’Hagosan pour le moment vu qu’il jouait avec l’une de ses mèches de cheveux, lui aussi semblait l’avoir remarqué. Cette fille avait le don d’attirer les autres vers elle, avec sa chaleur et sa facilité de se lier aux autres, sans parler de son énergie inépuisable, Nance faillit vérifier si elle ne trainait pas une centrale nucléaire dans sa poche.

La situation en était presque drôle : chacun pensait ennuyer l'autre alors que ce n'était pas du tout le cas. Hagosan avait parfois du mal à comprendre que certaines personnes peuvent être moins expansives, plus timides voire plus solitaires qu'elle. Même lorsqu'elle avait rencontré Keiji et son caractère de cochon elle ne l'avait pas lâché d'une semelle jusqu'à ce qu'il se déride un peu.

Elle avait apparemment aussi réussit pour Nance, puisqu'il lui offrit enfin un beau sourire, petit mais sincère, tout en la remerciant. Lloyd, l'espèce de petit lion qui accompagnait le nouvel élève, ne voulait quant à lui pas quitter l'épaule de la japonaise. Il était absorbé par le jeu avec une mèche de cheveux de la jeune fille. Lita ronronnait paisiblement sur l'épaule opposée, peu inquiète de cette nouvelle présence.
Hagosan grattouilla timidement sous le menton de Lloyd. Il semblait apprécier.

Ecoute mon grand, je vais te laisser avec ton maître d'accord? Vous avez certainement du repos à prendre tous les deux et ce n'est pas avec moi que tu seras tranquille, rit-elle.
Elle l'attrapa avec délicatesse et le posa dans les bras de Nance.

Reposez-vous autant que vous le voudrez. Ici vous n'êtes pas obligés de suivre tous les cours! La prochaine fois, tu me parleras de ton don, d'accord? Je te montrerai le mien si tu veux!!

Elle s'éloigna en courant en faisant des grand signe de la main. Cette agitation soudaine avait réveillé Lita qui volait désormais derrière elle.